Accueillir un élève allophone dans sa classe

Accueillir un élève d’origine étrangère dans notre réseau d’établissements …

… c’est d’abord accueillir un enfant et sa famille.

Il s’agit de mettre en acte les valeurs qui nous animent dans l’enseignement catholique

Livret “Accueillir un élève allophone” 

DOSSIER MIS A JOUR EN OCTOBRE 2023

(cliquez sur l’image pour le télécharger)

 

en cas de problème, il est accessible ici

Référence à l’iceberg de la culture...

Pour comprendre l’autre, il faut que je comprenne sa culture. Il est nécessaire de repérer les comportements externes, de connaître les coutumes, l’histoire de la personne afin de mieux la comprendre. Mais il est aussi tout à fait pertinent d’aller au-delà du « visible » pour mieux appréhender le mode de vie de la personne, son système de valeur ou de représentation du monde. 

Ce travail d’exploration de « l’inconnu de la culture » permet de prendre en compte la personne dans sa globalité, de la respecter, tout en facilitant son intégration dans un autre « système » : celui de l’école et plus largement celui du pays d’accueil. Il s’agit d’agir de façon « éclairée », en s’appuyant sur une connaissance fine de la personne et de ses besoins. 

En arrivant en France, l’enfant sera d’abord marqué par la partie visible de la culture française (la gastronomie, la tenue vestimentaire, les habitations…). Au fur et à mesure, il va percevoir les parties immergées (la gestion et l’expression des émotions, la manière d’entrer en relation, la façon de gérer les conflits, le rapport au travail, au temps, à l’éducation…). Tout cela peut entrer en conflit avec sa propre culture. C’est dans l’interaction que va naître l’échange interculturel. 

Accueillir...

Accueillir l'enfant et sa famille,

une mission du Chef d’établissement

Faire connaissance avec la famille…

  • Quelle est sa situation familiale ? Pourquoi l’enfant est-il là ? 
      • Enfant adopté par une famille française ?
      • Enfant dont les parents ne parlent pas du tout français ?
      • Enfant qui reste définitivement ?
      • Enfant qui est présent provisoirement ?
      • Enfant seul ou avec sa fratrie ?
      • Enfant réfugié sans sa famille ? Avec sa famille ?
      • Famille réfugiée politique, économique, climatique, …
  • Quel est son âge ?
  • Quel est son pays d’origine ? Son ethnie ? Sa langue maternelle ?
  • Quel est son parcours migratoire ?
  • Qu’est-ce qui a été dit à l’enfant des raisons du déplacement ? Quel est son ressenti ?
  • Quel est son parcours de scolarisation antérieur? 
  • Quel est le contexte socio-culturel et socio-économique de la famille ?
  • La famille a-t-elle conscience que l’école est catholique ?

Quand bien même l’enfant ne parle pas la langue, il est obligatoire de le laisser dans sa classe d’âge, il sera plus à l’aise avec ses pairs et il progressera plus vite. Il peut être nécessaire de l’expliquer à la famille.

Bien prendre en compte la parole de la famille et celle de l’enfant.

Pour éviter que l’enfant ne reste « en transit », il est important de savoir si la famille l’a informé des raisons de la migration. Le projet d’immigration devrait être explicité par la famille. Si l’enfant n’en connaît pas le motif, il lui sera plus difficile de s’investir dans les apprentissages et de se mettre en projet. Il pourrait alors souffrir d’un conflit de loyauté entre sa langue et sa culture maternelles et celles du pays d’accueil, conflit qui pourrait être renforcé si l’enfant devenait plus performant que ses parents.

Pour trouver un interprète, des contacts possibles : 

  • les consulats 
  • l’OFPRA
  • des associations 
  • des communautés religieuses
  • des antennes universitaires
  • des comités de jumelage

Autres ressources possibles :

  • Les tuteurs légaux / familles d’accueil
  • La mairie, la région
  • Le CIO, l’APEL-SICF
  • Le Secours Catholique

Outils à consulter :  

Cahiers pédagogiques

Document de la DDEC 49 : Accueil des enfants allophones

Document de la DDEC 85 : Accueillir un enfant allophone, des besoins éducatifs particuliers

Organisation de la scolarité des élèves allophones nouvellement arrivés circulaire n°2012-141 du 2 octobre 2012 “Mieux vaut inscrire l’élève dans la classe correspondant à son âge….si possible privilégier une classe à cours multiples”

Parents, vos langues sont une chance

Accueillir l'enfant par les élèves de la classe,

par l'équipe et la communauté éducative,

par l'enseignant de la classe

Préparer les enfants de la classe à accueillir cet enfant avec justesse :

Montrer la chance d’accueillir un enfant d’une autre culture et la chance de découvrir ou redécouvrir les fondamentaux des différentes cultures présentes dans la classe, y compris la culture française.

  • Quels repères culturels du pays d’origine ont l’équipe et les élèves ? 
  • Repérer  les éléments  phonologiques, linguistiques de la langue d’origine (ressemblances/différences)
  • Apprendre à dire « bonjour, merci, au revoir, … » dans la langue d’origine 
  • Prévoir un emploi du temps en pictogrammes (ou photo) pour l’enfant et sa famille

Point de vigilance : 

Ne pas tout focaliser sur l’enfant qui arrive (éviter “l’enfant mascotte”)

Penser à faire du lien avec des associations locales pour l’accueil des étrangers et/ou des migrants.

Le jour de l’arrivée  et les premiers jours

  • Faire visiter l’école, les lieux utiles (sanitaires, …).
  • Faire le lien avec l’APEL : rôle d’accueil des nouvelles familles, lien social local. Présenter physiquement les adultes de l’établissement (avec un trombinoscope par exemple et des pictogrammes pour indiquer la fonction).
  • Eviter d’isoler l’enfant  (au fond ou trop devant) et lui associer 1 ou 2 tuteurs qui pourront le guider pendant quelque temps (volontariat).

Objectif prioritaire des premières semaines : 

Intégrer les consignes de classe par la répétition, les gestes et l’écriture.

Points de vigilance : 

Le maître mot : laisser l’enfant « poser ses valises », il a besoin de temps, de s’imprégner de l’atmosphère, de l’ambiance de l’école, de ne pas être trop sollicité. Lui laisser le temps de s’évader un peu. Ne pas oublier la fatigue inhérente à un bain de langue permanent. Cela peut durer au moins deux semaines voire un mois. Ce n’est pas parce que l’enfant semble absent qu’il n’enregistre pas.

Mettre à disposition tous les outils facilitateurs : lexiques, imagiers, tablette ou portable pour avoir accès à un dictionnaire en ligne.

Proposer un RDV avec la famille pour faire un point dans les premières semaines qui suivent l’arrivée.

Nécessité de parler plus lentement mais sans exagération, faire répéter par un autre enfant, utiliser les gestes, les mimiques.

La langue maternelle doit garder toute son importance dans la famille.

Observer pour adapter... (évaluation diagnostique)

Evaluer

Identifier les besoins de l’élève à partir du repérage de ses points forts, de ses centres d’intérêt, de ses compétences pour élaborer des objectifs prioritaires.

Evaluer les acquis : l’élève sait-il lire, écrire, compter dans sa langue maternelle ?

(Les CASNAV peuvent fournir des évaluations de différents niveaux dans les différentes langues).

Evaluer le niveau de français (en lien avec le CECRL  A1- A2- B1)

Lien avec le padlet du CASNAV de Marseille

Cahiers pédagogiques

Accueillir un élève allophone à l’école élémentaire (Canopé Editions) : pages 55 et suivantes

Evaluations en langue d’origine : Canopé  évaluations EANA et CASNAV Marseille (pour le cycle 2)

Enseigner les Mathématiques : Enseigner les mathématiques aux élèves allophones

Définir des objectifs

Du côté du lien avec la famille : dédramatiser  l’aspect résultat dans les domaines disciplinaires au profit d’une acquisition linguistique  progressive. 

Du côté de l’enseignant : “donner du temps au temps”, la priorité est que l’enfant s’imprègne de la langue, ne pas vouloir lui apprendre tout, ôter la pression  (pas de notes mais des pictogrammes, des appréciations…). Il apprendra beaucoup avec ses pairs !

Du côté de l’équipe : penser un parcours éducatif et pédagogique adapté. Elaborer un Projet Pédagogique Adapté à l’Enfant Allophone.

Point de vigilance : Ne pas confondre “obstacle linguistique” avec” handicap cognitif”.

Agir en adaptant...

Dans la vie en classe...

Se ménager un temps spécifique dans la journée pour cet élève : 10 à 15’

Mettre en valeur la culture d’origine (culture, repères historiques, cuisine…)

Utiliser l’image, la photo comme supports pédagogiques à développer 

Varier les modalités pédagogiques: tutorat, ateliers de langage, enregistrement d’albums par les élèves français, capsules vidéos, travail en autonomie avec des logiciels adaptés.

Laisser l’élève dans le groupe sans tout adapter (adapter sur 1 ou 2 objectifs maximum)

Utiliser les méthodes ludiques, les jeux de « flashcards » pour travailler le langage, le lexique, la prise de parole.

Evaluer progressivement les effets produits sur le langage de l’enfant (langue de scolarisation : évaluation par l’observation, par les situations de vie de classe, par les situations de langage en duo).

Si besoin faire du lien avec d’autres professionnels (enseignant spécialisé, psychologue, orthophoniste, …)

Lien avec des associations  pour un enseignement plus spécifique du français : AFS Vivre Sans Frontière / alphabétisation / missions étrangères / Accueil des réfugiés

Ressources pédagogiques de l’académie de Rennes (Cellule Ukraine)

Dispositifs d’aide des élèves : 

  • Enseignant de FLE
  • AP au collège, APC au primaire
  • Outil type  « portfolio » : collecter des éléments, traces de la progression dans la langue

Des outils pour différencier : IEN Bourgoin-Jailleu

Un premier imagier sonore : classe accueil

Imagier sonore avec lien avec l’écrit

Site Langues et Numérique – DDEC49

Les applications mobiles de traduction Google Traduction  Reverso iTranslate

Dans le temps...

Développer progressivement un sentiment d’appartenance à la culture française (acculturation), avec deux objectifs : appropriation et intégration.

  • Connaissance d’un certain nombre de valeurs.
  • Apprentissage du respect des valeurs et des règles du pays.

Vivre la richesse des échanges interculturels.

L’enseignement moral et civique : contributions de l’EC

Le parcours citoyen

Le référentiel de compétences des Professeurs – compétence 8

Cliquez sur l'image pour accéder au document.

E.A.N.A

Elève Allophone Nouvellement Arrivé

U.P.E.2.A

Unité Pédagogique pour Elèves Allophones Arrivants

CASNAV

Centre Académique pour la Scolarisation des Enfants Allophones Nouvellement Arrivés et des Enfants issus de familles itinérantes et de Voyageurs

OFPRA

Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides

F.L.E

Français Langue Etrangère

F.L.Sco

Français Langue de Scolarisation

CIO

Centre d’Information et d’Orientation

APEL SICF

Service d’Information et Conseils aux familles du réseau des APEL

TICE

Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Enseignement

CECRL

Cadre Européen Commun de Référence pour les Langues

Article constitué à partir du document produit par le GTR Langues Vivantes et Cultures ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE DES PAYS DE LA LOIRE – Juin 2016 – (accès au document d’origine)

En cas de besoin

En cas de besoins spécifiques liés à a l’accueil des enfants allophones, vous pouvez contacter Franck Graveleau, adjoint au directeur diocésain délégué au premier degré.

En cas de besoins spécifiques liés aux outils pédagogiques, vous pouvez contacter Pauline Delavaud, enseignante ressource.

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