J’ai une AESH dans ma classe…

Les accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) sont des personnels chargés de l’aide humaine. Ils ont pour mission de favoriser l’autonomie de l’élève en situation de handicap, qu’ils interviennent au titre de l’aide humaine individuelle, de l’aide humaine mutualisée ou de l’accompagnement collectif.

Ils sont des acteurs-clés qui contribuent à la mise en place d’une École pleinement inclusive, pour offrir à chaque élève, de la maternelle au lycée, une scolarité adaptée à ses besoins. (Source : MEN)

10 questions et des éléments de réponses pour une collaboration enseignant AESH au bénéfice de l'enfant en situation de handicap.

(Article réalisé d’après un article de Catherine PAGENAUD, Chargée de Mission, DDEC de la Sarthe, paru sur sitecoles)

1- Pour la première fois, j’ai un(e) Accompagnant(e) d’Elève en Situation de Handicap (AESH) dans ma classe, comment je fais ?

Faire connaissance

Avoir pris connaissance de la situation et de l’histoire de l’enfant pour pouvoir partager avec l’AESH. Rappeler le devoir de réserve et de discrétion.

Rencontrer l’enfant et sa famille (si possible avant la rentrée) et les partenaires (psychomotricienne, orthophoniste etc…) avec l’AESH si connu(e) avant la rentrée.

Organiser le travail (avec le PPS) :

    • l’enseignant prépare les contenus d’apprentissage adaptés aux besoins de l’enfant,
    • l’enseignant présente à la semaine (à l’aide d’une trace écrite qui peut être complétée verbalement) le travail et les modalités (ses attendus en terme d’accompagnement) à l’AESH,
    • un bilan hebdomadaire qui permet à l’un et à l’autre de faire part de ses observations et d’évaluer.

Prendre en compte ces observations pour réguler et adapter les propositions des jours suivants.

Prévoir des temps de concertation pour organiser le partenariat. Etre vigilant sur le partage des tâches et de l’espace. Penser aux moyens de communication (cahier de liaison, audio, mail…).

2- L’AESH doit-il (elle) s’occuper uniquement de l’enfant en situation de handicap ?

Non, bien que l’AESH soit recruté pour accompagner nominativement un enfant, l’objectif n’est pas de créer une bulle étanche à l’intérieur du groupe !

N’oublions pas que le rôle de l’adulte est de tenir la main pour mieux la lâcher et que les visées éducatives sont l’accession à l’autonomie la plus grande possible (certes en tenant compte du type de handicap).

Les modalités d’intervention de l’AESH sont définies dans le cadre du PPS.

Ne pas sous-estimer le risque de relation d’interdépendance entre l’AESH et l’enfant. Certains enfants peuvent alors soit ne plus vouloir travailler sans « leur » AVS, soit avoir une attitude de rejet. Il convient d’en parler et de réguler si nécessaire…

3- L’AESH peut-il (elle) travailler avec un groupe d’élèves ?

Oui, en incluant l’enfant en situation de handicap dans un petit groupe. L’un des enjeux de la loi est aussi la socialisation.

Il est donc indispensable de permettre les liens, les interactions entre les enfants.

A la demande de l’enseignant, l’AESH peut aussi encadrer le groupe classe (lors d’un temps de travail en autonomie) afin de libérer du temps à l’enseignant pour travailler sur un apprentissage ciblé avec l’enfant handicapé accompagné (aide directe).

Extrait de la Circulaire 2004-117 du 15-07-2004 : « Le recours non maîtrisé à l’accompagnement par un AVS-i peut constituer un frein réel à l’acquisition de l’autonomie de l’élève handicapé et à l’établissement de relations effectives avec son enseignant et avec ses camarades de classe. Le risque de créer un lien de dépendance ne peut en aucun cas être sous-estimé. L’évaluation des besoins, menée dans le cadre du projet individuel et le suivi de ce projet sont les moyens de prévenir cette possible dépendance. C’est seulement dans des situations bien précises que la présence en continu et dans la durée peut se justifier. »

ATTENTION : L’AESH doit toujours se trouver dans la même salle ou le même lieu que l’enfant qu’il/elle accompagne, toujours prêt(e) à intervenir auprès de lui.

4- Quels liens l’AESH a-t-il (elle) avec les autres enfants de la classe ?

L’AESH est un membre de l’équipe éducative et participe aux différents projets.

Pour contribuer à l’inclusion de l’enfant en situation de handicap, on peut imaginer de nombreuses situations de co-intervention enseignant-AESH dans la gestion du grand groupe. Ces temps sont préparés conjointement sous la responsabilité de l’enseignant.

5- Qui prépare le travail de l’enfant en situation de handicap ?

Incontestablement l’enseignant dans le cadre du PPS et dans la conception des objectifs d’apprentissage et de l’acquisition des compétences. L’AESH y sera associé(e) parce qu’il (elle) connait bien l’enfant et il (elle) peut aussi préparer le matériel au service de l’apprentissage.

6- Peut-il (elle) surveiller la cour de récréation ?

La surveillance des récréations ne peut pas être confiée en pleine responsabilité à un AESH. L’AESH peut cependant être amené à accompagner les élèves en situation de handicap sur les temps de récréation en fonction de leurs besoins et des décisions du chef d’établissement.

7- Dois-je accueillir l’enfant en situation de handicap si l’AESH est absent (e) ou malade ?

Cela dépendra du type de handicap de l’enfant, normalement la loi de 2005 le demande (« L’absence de l’AVSi ne doit pas être un frein à la scolarisation de l’enfant »), mais la situation peut présenter une mise en danger, il y a donc un principe de réalité. Le PPS doit préciser les modalités d’accueil de l’enfant en cas d’absence de l’AESH.

La famille sera associée à la prise de décision.

8- Est-ce que l’AESH peut rencontrer les parents sans l’enseignant(e) ?

Si l’enseignant est bien le responsable, rien n’empêche les échanges informels entre les parents et l’AESH (surtout dans les temps d’accueil du matin où l’enseignant peut être monopolisé avec d’autres familles lorsque les enfants de la classe sont déjà arrivés). Les événements significatifs devront être partagés. Il est nécessaire que des repères soient donnés pour que l’AESH soit bien positionné(e) dans ces échanges.

Tout rendez-vous avec les familles doit se faire en présence de l’enseignant ou du chef d’établissement ! De même toute décision sera soumise au chef d’établissement.

9- Doit-il (elle), peut-il (elle) participer aux équipes de suivi de la scolarisation (ESS) ?

L’AESH y a toute sa place et un regard singulier (y compris dans la préparation avec l’enseignant). · L’échange avec tous les partenaires lui permettra de mieux connaître le handicap et les besoins de l’élève.

Attention : L’évaluation des compétences scolaires relève de la responsabilité de l’enseignant.

10- Qui est responsable de l’AESH ?

L’AESH est en contrat avec l’Inspection Académique (employeur), mais il est placé sous la responsabilité du chef d’établissement. 

Une fiche outil : Repères pour une bonne coopération

Ce document est disponible en version modifiable (et compatible drives) auprès de l’enseignant RA ou ULIS de votre établissement.

Quelques points de vigilance...

Parler de l’enfant et de sa famille dans le respect des personnes avec l’éthique et la confidentialité nécessaires.

Reconnaître en soi les possibles résonnances de la maladie ou du handicap, s’en distancier et ne pas rester seul(e).

Le partenariat ne s’improvise pas, il s’organise et se régule… Le PPS organise les actions de chaque partenaire.

La mission résumée : « Aider l’enfant à faire tout seul » !

Une conférence pour mieux comprendre...

Grégoire Cochetel nous explique la collaboration enseignant/AESH dans une école inclusive.

En trois minutes… ci-dessous

Ou en une heure… ci-contre 

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